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Histoire succincte de la Maison de Roquefeuil

Les Pujols de Blanquefort

Nous pouvons reconstituer l’histoire de cette dernière famille, dont nous descendons par les hommes a partir de 1238, avec quelques incertitudes sur les faits et gestes de chaque personnage.

En effet, la plupart de ses membres se prénommaient Hugues, et il est donc facile de confondre le père avec le fils et même avec le petit-fils.

Certains éléments permettent de penser qu’ils seraient sortis d’un rameau de la maison d’Anduze.

Nous savons en tout cas que les Blanquefort/Pujols jouèrent un premier rôle dans l’histoire de l’Agenais.

Il est difficile aujourd’hui, lorsqu’on visite cette belle région, avec ses arbres fruitiers, ses vins et sa gastronomie réputée, d’évoquer autre chose que la douceur de vivre et les vacances. Mais il faut penser que cette terre fut du Moyen Age à la Renaissance ensanglantée par plusieurs siècles de guerre: la guerre des Albigeois, les luttes d’influence entre les Anglais et les Français qui se termina par la guerre de Cent Ans, enfin les guerres de religions au XVIème siècle. Chaque fois, nous verrons que les Pujols puis les Roquefeuil y furent mêlés.

En effet, l’Agenais fut donné en dot à Jeanne d’Angleterre qui épousa en 1196 Raymond VI, comte de Toulouse, et c’est donc ainsi que l’hérésie albigeoise se répandit rapidement comme dans la plupart des possessions du comte de Toulouse.

Simon de Montfort vint y guerroyer avec sa brutalité habituelle.

En 1229, lors du traité qui mit fin à cette guerre, il fut prévu que plusieurs forteresses seraient démolies et parmi celles-ci Pujols. Tout cela ne dut pas se passer facilement, car en 1243, le comte de Toulouse fut obligé de demander aux principaux barons de l’Agenais de jurer de respecter cette paix : parmi ceux-ci figurait Raymond de Pujols.

Ainsi, les Pujols étaient-ils considérés comme des barons importants de l’Agenais.

En effet vers 1252, le baron de Pujols avait cédé à Alphonse de Poitiers, frère de Saint-Louis et comte de Toulouse par sa femme, des terres pour la construction de Villeneuve-sur-Lot, à la condition d’en être le premier bourgeois et que ses vassaux jouiraient d’un droit de franchise pour l’entrée et la vente de leurs denrées ; qu’en outre, toutes les fois qu’il se présenterait aux portes de la ville, elle lui seraient ouvertes à deux battants, pour y passer avec sa famille, toute autre personne devant entrer par le guichet.

Enfin, à partir de cette époque, nous verrons les Pujols figurer dans tous les principaux actes qui concernent l’Agenais. C’est ainsi qu’ils feront hommage au Roi de France en 1271 et que Hugues de Pujols fut cité dans une lettre de Philippe II le Hardi, demandant à ses représentants de remettre l’Agenais au Roi d’Angleterre. Hugues fut en effet présent dans le cloître des frères prêcheurs d’Agen le 9 août 1279, à la Cérémonie de remise de l’Agenais à Édouard Ier.

Un autre Hugues de Pujols, à moins qu’il ne s’agisse du même, reçut en 1294 et 1295, avec plusieurs seigneurs d’Aquitaine, des lettres du Roi d’Angleterre.

Un autre Hugues de Pujols fera hommage au Prince Noir, héritier du trône d’Angleterre, le 19 Juillet 1363.

Cependant, il semble que les Pujols aient, chaque fois qu’ils en ont eu l’occasion, choisi plutôt le camp du roi de France, que celui du roi d’Angleterre.

En tout cas le membre le plus marquant de cette famille, Hugues de Pujols, seigneur de Blanquefort, fut un des principaux chefs du camp français en Agenais.

C’est d’ailleurs à la suite de ces combats qu’il maria son fils Jean avec la fille d’Arnaud de Roquefeuil, son cousin par les Gourdon, qui avait longtemps guerroyé en Agenais avec lui.

Voici ce que nous savons de sa carrière :

Il fut capitaine de Sauveterre et fut fameux par la guérilla qu’il mena contre les Anglais. Toute une série d’actes s’étalant entre 1341 et 1355, montre qu’il servait le duc de Normandie, le futur roi Jean Le Bon et le comte d’Armagnac.

En 1354, avec Guillaume et Jean de La Barthe, il aurait conquis tout l’Agenais.

Et surtout le 23 mars 1357, avec le seigneur de Thémines, il fut garant de la trêve conclue à Bordeaux entre les rois de France et d’Angleterre, ce qui prouve l’importance de sa réputation.

En 1356, il avait reçu du roi Jean Le Bon une importante donation. Enfin il fut nommé sénéchal du Périgord en 1360.

Leurs possessions étaient d’une certaine importance .

De nombreux actes dont des lettres d’Alphonse de Poitiers, nous prouvent que les Pujols partageaient les seigneuries de Pujols et de Blanquefort, avec la puissante famille de Fumel, avec laquelle ils avaient contracté plusieurs alliances.

Nous savons, grâce à une enquête de 1287, que les seigneurs de Blanquefort avaient un droit de haute justice, c’est-à-dire de condamner à la peine de mort, et que les voleurs étaient généralement condamnés à courir devant la population, sans doute sous ses quolibets et ses coups. Les méthodes étaient assez rudes comme vous le voyez

Cette même enquête nous apprend qu’à la suite d’une nouvelle alliance avec les Fumel, les Pujols devinrent seuls seigneurs de Blanquefort.

Toutefois Jean de Blanquefort ne possédait pas toutes les terres de sa famille.

En effet au début du XIVème siècle, la famille se divisa en deux branches et la cadette, celle dont nous descendons, hérita de Blanquefort.

Cette seigneurie était certes d’une certaine importance et contenait quatre paroisses, elle était toutefois nettement moins étendue que la seigneurie de Roquefeuil, sans compter les autres fiefs de cette famille, ce qui explique que les Pujols abandonneront leur nom pour celui de Roquefeuil, bien que dans son testament, Antoine, le fils de Jean, leur demandât de conserver les deux noms de “Roquefeuil et de Blanquefort”.

Quant à la branche aînée, établie à Pujols, elle continua à partager la baronnie avec les Fumel. Hugues de Pujols reçut en 1315, avec plusieurs seigneurs de l’Agenais, une lettre du Roi d’Angleterre lui demandant de venir combattre en Écosse.

Guillaume de Pujols hérita en 1398 de son oncle Jean de Fumel de Labarthe, de l’autre moitié de Pujols et en devint ainsi le seul baron. Il fut chambellan du Roi et capitaine de Villeneuve.

La postérité de son fils Jean s’éteignit rapidement et Pujols passa par mariage aux Saint Chamans avant la fin du XVème siècle.

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