Accès complet au site:

Articles récents

1752-1796- Biographie d’ Innocent-Adrien-Maurice de Roquefeuil, colonel du régiment de Roquefeuil dans l’Armée de Condé.

Billet de congé d’un soldat de la compagnie du marquis de Roquefeuil au régiment de Noailles-Cavalerie. 27 juillet 1775. Le billet porte la signature d’Innocent-Adrien-Maurice de Roquefeuil.

 

Innocent-Adrien-Maurice marquis de Roquefeuil, né le 12 mai 1752, est mort en 1796 des blessures reçues au combat contre les troupes révolutionnaires françaises en Allemagne près d’Augsbourg.. Il termine sa carrière militaire avec le grade de colonel, commandant le régiment de son nom dans l’armée de Condé..

Innocent-Adrien-Maurice est le fils unique d’Aymar-Josephvice amiral de France et de Gabrielle de Kergus héritière d’une puissante famille de Bretagne1. Il est également le petit fils de Jacques Aymar de Roquefeuillieutenant général des armées navales.

Il épouse Paule-Suzanne de Lalande de Calan avec qui il passe une partie de sa vie à Paris.

Après la mort de son mari, la marquise de Roquefeuil renonce à sa fortune pour suivre Mesdames Adélaïde et Victoire, filles de Louis XV dans leur exil.

Articles récents:

Carrière militaire

Services dans la Marine Royale

Garde marine en 1762, Innocent-Adrien-Maurice est nommé enseigne de vaisseau en 1768. En avril 1772 il est lieutenant en second du régiment du Havre4,5,6. En 1772 il quitte la marine royale pour rejoindre l’infanterie.

Services dans l’Infanterie de l’armée royale

Nommé capitaine en avril 1773, il rejoint le régiment de Noailles dragons. Chargé d’une compagnie, il sert sous le commandement du colonel Jean de Noailles puis du colonel Philippe-Louis de Noailles.

En 1780, il assiste le marquis de La Fare en qualité de mestre de camp en second du régiment Royal Piémont.

En 1788, il est mentionné colonel du régiment provincial d’artillerie de Besançon.

Le 27 avril 1788 il est promu colonel du régiment du Médoc qu’il dirigera jusqu’à la Révolution, avant d’émigrer.

Régiment de Roquefeuil (deuxième du nom)

Le 17 juin 1795, par décision du prince de Condé, le marquis de Roquefeuil lève un régiment noble dont il prend le commandement en qualité de colonel.

Après sa mort, le régiment passe au nom de son successeur le colonel comte Charles Félix de Lascaris-Vintimille puis est fusionné avec le régiment de Bardonnenche. 

Ce cadre est alors composé d’un état major de 29 hommes représenté par le colonel de Roquefeuil, le lieutenant-colonel de Carbonnié et le major de Bouan de Chef du Bos. La couleur distinctive rouge est choisie pour compléter l’uniforme blanc porté par les troupes de Condé.

Le drapeau du corps d’infanterie est aujourd’hui conservé au château de Chantilly avec ceux des régiments de Damas, Bardonnenche et de Montesson également créés le même jour.

Bataille d’Ober-Kammlach

Le 2 août 1796, les troupes royalistes et autrichiennes se retirent vers le Danube et viennent se positionner dans la région de Memmingen ; face à l’avancée du général républicain Moreau, l’armée autrichienne se replie de 12 lieues supplémentaires. Le 12 août, les troupes royalistes, isolées organisent un conseil de guerre. Le chevalier de Villebresme écrit : « il fut décidé qu’au lieu de reculer nous attaquerions les républicains si nous ne pouvions espérer vaincre un ennemi dix fois plus nombreux, nous avions au moins la certitude de faire payer cher notre retraite et de montrer aux Autrichiens comment se battent des Français ». Ordre fut donné d’attaquer les positions républicaines d’Ober-Kammlach.

Le 13 août, à une heure du matin l’assaut est donné avec ordre de ne pas tirer un seul coup de fusil pour ne pas donner l’alerte. Les premiers postes furent capturés mais rapidement l’alerte fut donnée et les républicains se retirèrent dans un bois. Au moment où les soldats royalistes prenaient le dessus, des renforts républicains vinrent encercler les assaillants. Ordre de retraite fut donné aux soldats royalistes mais certains, dont le marquis de Roquefeuil, refusèrent l’ordre et furent tués ou capturés. Innocent-Adrien-Maurice fut plusieurs fois grièvement blessé et, notamment, par une balle qui lui fracassa la mâchoire. Trouvé gisant sans connaissance sur le champs de bataille, il fut capturé par les républicains.

Transféré à l’hôpital d’Augsbourg pour y être soigné, il meurt le 28 septembre 1796 en dépit des soins remarquables prodigués par Pierre-François Percy, chirurgien en chef de l’armée du Rhin.

Bibliographie

  1. Antonio Bartolomeo Bruni, Un inventaire sous la terreur: état des instruments de musique relevé chez les émigrés et condamnés, G. Chamerot, 1890
  2. Biographie universelle, ancienne et moderne, etc, Michaud, 1846
  3. Charles (1781-1857) Auteur du texte Brifaut, Souvenirs d’un académicien sur la Révolution, le premier Empire et la Restauration / Ch. Brifaut ; avec introd. et notes du docteur Cabanes et suivis de la correspondance de l’auteur, 1920-1921
  4. Alexandre Mazas, Histoire de l’ordre royal et militaire de Saint-Louis depuis son institution en 1693 jusqu’en 1830: Terminée par Théodore Anne, Didot, Dentu, 1860 
  5. Julien Daget, Les troupes de la marine 1774-1816, Paris, Université Paris-IV, 2000, p. 196
  6. Théodore César Muret, Histoire de l’armée de Condé, Au Bureau de la mode, Chez Dentu, 1844
  7. Nicolas (1773-1842) Auteur du texte Viton de Saint-Allais, Nobiliaire universel de France, ou Recueil général des généalogies historiques des maisons nobles de ce royaume. T. 3, 1 / par M. de Saint-Allais,… ; avec le concours de MM. de Courcelles, l’abbé de l’Espines, de Saint-Pons,…[et al.], 1872-1878
  8. Vicomte Grouvel, Les corps de troupe de l’émigration française, La Sabretache, p. 291 – 304
  9. Maurice de Villebresme, Souvenirs du chevalier de Villebresme : mousquetaire de la garde du roi, 1772-1816., 1897
  10. Victoires, conquêtes, désastres, revers et guerres civiles des Français, de 1792 a 1815, par une société de militaires et de gens de lettres. Tome premier [-dernier]: 6, 1818

Commentaires clos.