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Catégorie : Histoire familiale
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11 août 1789. La Comtesse de Roquefeuil, malgré son grand âge, résiste aux révolutionnaires qui la plongent dans le puits de sa propriété de Kerlouët.
Tour du chateau de Kerlouët près de Plévin. Ancienne demeure des Amiraux de Roquefeuil. On distingue au premier plan, dans la cour, le puits où fut plongée la comtesse de Roquefeuil. La femme du Vice Amiral Jacques Aymar de Roquefeuil, née demoiselle Marie-Gabrielle de Kergus-Troffagant, fit preuve d’une grande énergie au moment de la Révolution.
Retirée en son château de Kerlouet, en Plévin (Côtes-d’Armor), elle en défendit les archives au péril de sa vie, contre des domaniers ameutés qui voulaient s’en emparer. Le recteur de Spézet en fait le récit sur les registres de la paroisse :
« Le 11 août le tocsin sonnait à Spézet à quatre heures du matin, et, pour apaiser les paroissiens, je les engageai à venir à ma messe que je dis à leur intention. A l’issue de la messe, ils vinrent en foule dans la sacristie et m’extorquèrent le billet suivant : « Je présente mes respects à Madame la Comtesse de Roquefeuille, Douairière, Dame de Boisgarin, et la prie de donner une réponse favorable à ses vassaux de Spézet. On leur a dit que les autres seigneurs ne percevaient plus la corvée, la dixme, les quatorze gerbes, les chapons, et ils réclament la même faveur. En se soumettant à payer seulement les rentes en argent, ils demandent que Madame la Comtesse contribue avec eux, selon ses facultés, aux droits du Roy, comme le vingtième, la baillée, la capitation et le grand chemin, et d’avoir la propriété des bois qui sont sur leurs terres. Ils m’ont demandé un certificat que je leur ai accordé volontiers et par lequel je déclare que je n’ai été aucunement ordonnancé à publier relativement à leur réclamation et j’ai dit la messe à leur intention. Je prie Dieu de leur envoyer la lumière et les bons conseils dont ils ont besoin. — Donné dans ma sacristie à Spézet, le 11 août 1789 ».
Munis de ce document, les paysans se rendirent en foule au château de Kerlouët où demeurait la comtesse ; mais ils ne bornèrent pas leurs exigences aux réclamations formulées dans la lettre du recteur. — Comme presque toutes leurs terres dépendaient du domaine de cette dame, ils demandèrent livraison des baillées, rentiers ou autres titres pouvant établir le caractère domanial de leurs terres. La comtesse de Roquefeuil crut pouvoir se débarrasser de ces exaltés en leur faisant remettre quelques liasses de parchemins sans valeur ; mais parmi eux se trouvaient des gens qui eurent bien vite éventé la ruse.
« Furieux, les paysans s’emparèrent de la comtesse de Roquefeuil et, sur son refus de livrer ses titres, lui passèrent une corde autour du corps, sous les bras et, malgré son grand âge, la plongèrent à plusieurs reprises dans un puits, lui demandant chaque fois qu’ils lui faisaient faire le plongeon si elle consentait à leur livrer ses papiers. Ce fut seulement lorsqu’ils l’eurent à peu près noyée que l’énergique douairière consentit à leur remettre les titres dont ils firent un feu de joie dans la cour du château » (Registres de Spézet 1789).
La comtesse de Roquefeuil se retira ensuite à Guingamp où elle mourut laissant trois enfants :
- Adrien Maurice, qui épousa Mademoiselle de la Lande de Calan et mourut, à l’armée de Condé, à la tête du régiment de Médoc, sans laisser de postérité.
- Jeanne-Jacquette née à Kerlouët, le 10 mai 1743, épousa le 18 février 1765 messire Jacques-Claude de Cleux chevalier, seigneur marquis du Gage, grand voyer de Dol, lieutenant-colonel de la capitainerie des gardes-côtes de Lannion. Leur fille Reine épousa le marquis de Kerouartz.
- Louise-Thérèse-Marie-Adelaïde, née le 21 mai 1746, qui épousa le 16 mars 1775, dans la chapelle de Kerlouët, messire Charles-Dimas-Pierre de Brilhac, chevalier seigneur du Crévy, Villeneuve, La Chapelle, le Coin-de-Lor etc., officier au régiment du Roi infanterie (J. Baudry).
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Lettre de rémission du roi Louis XI au profit de Jean II de Roquefeuil Blanquefort et son frère Antoine II.
Source du document: Archives Nationales JJ 203 f° 41
Louis par la grâce de Dieu, Roy de France, savoir faisons à tous présents et à venir,
À la supplication de Jean, sr de Roquefeuil, chevalier contenant que ja pièca 21, et pendant l’année du Bien Public, il mit et demeuré l’un de ses enfants nommé Antoine avec feu Jehan, en son vivant comte d’Armagnac et lui bailla aucuns serviteurs et gens pour le servir lequel Antoine demeura avec ledit feu d’Armagnac par aucun temps et mit fin l’année dudit Bien Public et pareillement fut au service dudit Armagnac Antoine de Roquefeuil, frère dudit suppliant durant le Bien Public et servant icel ce duré eux et leurs serviteurs en armes et autrement et après ledit Bien Public, otta 22 ledit suppliant hors dudit Armagnac son dit fils qui, depuis est allé de vie à trépassement et aussi s’en alla ledit Antoine son frère. Et avec ce ja longtemps à veindre 23 aucuns nos sergents au lieu de Blanquefort, en la sénéchaussée d’Agenais appartenant audit suppliant, lesquels avaient de certaine commission du Sénéchal de Périgord s’efforcèrent de prendre le nommé Pierre Berage sans congé dudit suppliant de ses officiers ni demander pareatis et de fait le prirent au corps à cause de laquelle prise les officiers d’icelui suppliant prirent les dits sergents, les constituèrent prisonniers parce qu’ils avaient ledit exploit sans demander obéissance ni audit suppliant ni à ses officier et que leur commission ne s’étendait et ne pouvait s’étendre en la sénéchaussée d’Agenais où ils faisaient ledit exploit. Et depuis furent délivrés lesdits sergents et le dit Berage baillé au sénéchal de Périgord pour en faire punition selon l’exigence des cas. Plus, comme à l’occasion desquelles choses ledit suppliant doutait que au temps…………… Et demandée de nos grâces et miséricorde………… humblement requérir icelles. Pour quoi nous audit suppliant et à Antoine de Roquefeuil son frère avons quitté avec toutes peines et les avons………. Donné au Plessis du Parc, au mois de février de l’an de grâce 1477 24 (NDLR: 21[1] autrefois 22[2] ota 23[3] venir 24[4] vs = vieux style (en réalité 1478). -
« Contrat de mariage » entre Bérenger de Roquefeuil et Anne de Guerin de Tournel.
(Source du document: Glanages Larcher – tome III pp 128/132 Bibliothèque Municipale de Tarbes)
« Contrat de mariage » entre Bérenger de Roquefeuil et Anne de Tournel In nomine Domini – amen. Anno incarnationis ejusdem millesimo quater centesimo septuagesimo septimo, et die mercurii intitulata septima mensis Januarii, illustrisimo Principe et Domino nostro Domino Ludovico, Dei gratia Rege Franchorum regnante : Noverint universi quod apud castrum de Comberto, Vabrensis Diocesis et Senescallia Ruthenensis, in presentia nostrum notarionum et testium infrascriptorum, existens et personaliter constitutus nobilis et potens vir Dominus Johannes de Ruppefolio, Dominus Baroniarum de Ruppefolio, de Blancafort, contor Nantensis et loci de Comberto, et plurium aliorum locorum suorum, dicens et attendens, ut dixit, ex beneplacito dicti Domini nostri Regis et sua benigna gratia, fuisse tractatum de matrimonio contrahendo in facie Sancta Matris Ecclesia inter nobilem virum Brengarium de Ruppefolio, ejus filium naturalem et legitimum, ex parte una : et nobilem Agnam de Tornello, filiam legitimam et naturalem nobilis et potentis viri Domini Petri de Tornello, Domini de Tornello, parte ex alia.
Et quod ipse Dominus de Ruppefolio, pater dicti nobilis Brengarii, suum prebuit consensum paternalem dicto nobili Brengario, ejus filio, superdicto matrimonio contrahendo inter dictum nobilem Brengarium, ejus filium, et dictam nobilem Agnam : et quod favore dicti matrimonii infrascriptas passavit et fecit conventiones, pacta et promissiones hujus tenoris nobilis et potens vir Dominus Johannes de Ruppefolio sciens et attendens fuisse tractatum de matrimonio contrahendo in facie Sancta Matris Ecclesia entre nobilem virum Berengarium de Ruppefolio, ejus filium, naturalem et legitimum, ex una parte : et nobilem Agnam, filiam naturalem et legetimam nobilis et potentis viri Domini Petri de Tornello quondam parte ex altera ; sciens que et attendens dictum matrimonium seu illius tractatum procedere ex ejus expreso consensu et spontanea voluntatis igitur, ut dixit, in favorem dicti matrimonii et illius contemplatione, idem Dominus de Ruppefolio, pater dicti nobilis Berengarii infrascriptam omnium bonorum et jurium suorum intendit facere donationem, modis et formis quibus infra, et sub retentionibus et pactis infrascriptis, pretacto nobili Brengario, ejus filio, ibidem presenti. Et primo idem nobilis et potens vir Dominus de Ruppefolio, pater, dabis dicto filio suo, favore et contemplatione dicti matrimonii celebrandi et contrahendi quam primum, omnia bona sua mobilia et immobilia, jura et dominationes quascumque, presentia et futura, et de dicta Donatione fiet seu conficietus publicum instrumentum cum juramento et aliis clausulis opportunis ad dictamen Peritorum.
Item in dicta Donatione has faciet retentiones. Primo quod de dictis bonis donandis ipso Dominus de Ruppefolio, Donator, erit Dominus usufructuarium et administrator omnium bonorum donandorium quandiù vivet : et post eum nobilis Ysabela de Petra, ejus uxor, absque tamen aliqua alienatione proprietatis, quae erit inhibita, tam dicti Donatori, quam dicto Donatorio nisi de voluntate amborum procederet.
Item retinuit quod substitutiones contenta et descripta in testamento per eum condito, quod testamentum fuit receptum per magistrum adhemarium Guitardi, nec non es omnia legata etiam in dicto testamento contenta, remaneant in (..) efficacia : et in hoc donatione omnium bonorum habeantur pro expressa, et sic salva remaneant ad dictamen sapientum, meliori et securiori via qua fieri poverit, in favorem, tam ipsius Donatoris, quam Donatorii, ne in futurum ipsa Donatio, pretextu legitima aliis Liberis debita, posset infringi.
Item, quod casu que legata per eum alii suis liberis aus aliis quibuscumque personis relicta eo vivo efficerentur caduca, et contingeret eosdem alios suos liberos, aut alios legatorios quoscumque, mori, adhuc eo vivo, quod es casu – idem Donator de illis legatis possit libere disponera, tam inter vivos, quam mortis causa, vel alias prout sibi placuerit.
Item retinuit, quod dicta Domina de Tornello et nobilis et potens vir Dominus Johannes de Tornello, vicomes de Uses, databunt dictam nobilem Agnam, et eidem assignabunt et constituent dotem, seu pro ea, dicto nobili Brengario, ejus viro futuro, ad voluntatem et arbitrium Domini nostri Regis, cujus dictus Dominus de Ruppefolio gratiam humiliter implorat, ut dictam Agnam, ejus futuram filiam, et dictum nobilem Brengarium ejus filium, habeat recomissos.
Item, retinuit quod unus liberorum, masculus tamen, procreandus et suscipiendus ex dicto futuro matrimonio ad Dei laudem, sit heres universalis et succedat pleno jure in omnibus bonis, juribus et dominationibus ipsius Donatoris, ad voluntatem Patris eligendus.
Item retinuit quod casu quo evenires locus restitutionis dotis predicta, quod Deus evestat, quod eo casu dicto dos restituatus per solutiones et terminos, quibus idem Dominus noster Rex arbitrabitur, mortuo tamen dicto Brengario, marito, qui ipsam dotem restituere non tenebitur ipso vivente.
Item retinuit quod casu quo ipse nobilis Brengarius de Ruppefolio et nobilis Agna, conjuges, non se concordarent cum dicto Domino de Ruppefolio, Donatore, tempore que viveret, aut post eum, cum dicta Ysabella, ejus uxore, etiam usufructuaria, aut alios, pro libito eorum voluntatis, vellent stare seorsum ab ipso Donatore, eo casu eisdem filiis suis conjugibus futuris, pro omnibus dicti eorum matrimonii supportandis, assignabit et tradet eisdem Baroniam de Blancafort, Senescallia de Agenes, et omnes redditus quos habet, percipit et levat in dicta Baronia et tota Patria Petragoricensi.
Item retinuit et voluit idem Dominus de Ruppefolio, quod casu que contingeres preffatum nobilem Brengarium decedere sive mori ante memoratam nobilem Agnam, ita quod dicta nobilis Agna remaneres vidua, quod es casu dictus Dominis assignabit et tradet eidem nobili Agna, sic vidua, et quandum remanebit in viduitate honesta totam Baroniam de Blancafort supradictam, cum omnibus juris et emolumentis suis ac etiam omnes redditus, quos habet et levat in tota Patria Petragoricensi, usque ad summam quingentarum librarum Turonensium solum et duntaxat, absque tamen alienatione proprietatis, et ad ejus vitam duntaxat.
Ista promiserum et juraverum in presentia nobilium Guilhermi Daubieyra, Domini de Viens ; Ramundi Amat, mercatoris Sancti Saturnini : Domini Johannis Guini : Nobilis Bertrandi de Albinhaco : Domini Brengarii Galardi, Domini de Casa : ac Domini Arditi de Baro, Senescalli Ruthenensi. Ja….
Et quia, ut in preinsertis pactu continetur ipse Dominus de Ruppefolio promitis facere donationem propter nuptias dicto nobili Brengario ejus filio : Ea propter, anno et die, ac regnante quibus supra, ipse idem Dominus de Ruppefolio… transportat… videlicet omnia universa et singula bono, terras et dominationes suas, castra, loca, villas et fortalicia quaecumque… hanc autem donationem… cum beneplacito tamen dicti Domini nostri Regis… Disvestiens se ac renunciat… verum quia hujus modi Donatio excedit summam quingentorum aureorum, ne exeo quod excedit in futurum possit invalidari, ideo nobilis et potens vir Dominus Arditus de Baro, Senescallus Ruthenensis, ibidem tunc presens, ad supplicationem dictarum partium, hujus modi donationem propter nuptias, ut premissum est, coram eo factam, tanquam rite et legitime, sine dolo, metu et fraude factam, ipsam eondem Donationem et omnia in eodem contenta, confirmavit et autorisavit, et suam auctoritatem Presidialem et judiciariam inter posuit pariter et decretum, salvo tamen in omnibus jura Domini nostri Regis et quolibet alieno…
acta fuerunt hoc apud dictum castrum de Comberto, et in camera ipsius Dominis Donatoris, in presentia et testimonio nobilium et potentium virorum Pilifort de Rabastens, Vicecomitis de Paulinhio : Domini Bregarii Galardi, militis, Domini de Casa ; nobilis Guilhermi d aubieyra, Domini de Viens ; nobilis Johannis d aubieyra, Domini de Barta ; magistri Raymundi Guilbardi, notarii, et plurium aliorum ; et mei arnaudi artis, utriusque Juris Baccalarii, Judicis Regii castri Sancti Saturnini, ac eodem Domini nostri Regis auctoritate notariii publici, Villa Sancti Africani habitatorii…. Et mei adhemari Guirardi, clerici publici Villa Sancti Saturnini, Diocesis Vabrensis – habitatoris, auctoritate regia notarii« Contrat de mariage » entre Bérenger de Roquefeuil et Anne de Tournel 1 Au nom du Seigneur – amen. L’année mille quatre cent soixante dix septième de son Incarnation et le mercredi septième jour du mois de Janvier, régnant notre illustrissime Prince et Seigneur Louis par la grâce de Dieu Roi de France, faisons savoir à tous que dans le castrum de Combret, diocèse de Vabres et sénéchaussée de Rouergue, en présence de nos notaires et témoins mentionnés ci-dessous, le noble et puissant seigneur Jean de Roquefeuil, seigneur de la baronnie de Roquefeuil, de Blanquefort, comtor de Nant et du lieu de Combret, et de plusieurs autres lieux lui appartenant, s’est présenté en personne, afin d’établir, comme il l’a déclaré, suivant le bon plaisir de notre dit Sire le Roi et par sa bonne grâce, le pacte du mariage à contracter en notre Sainte Mère l’Eglise entre noble Bérenger de Roquefeuil, son fils naturel et légitime d’une part, et noble Anne de Tournel, fille légitime et naturelle de noble et puissant seigneur Pierre de Tournel, seigneur de Tournel, d’autre part.
2 Et que ledit seigneur de Roquefeuil, père dudit noble Bérenger, a donné son consentement paternel préalable audit noble Bérenger, son fils, pour contracter le susdit mariage entre ledit Bérenger, son fils, et ladite noble Anne. Et que, en faveur dudit mariage, noble et puissant seigneur Jean de Roquefeuil passera et fera ci-après des conventions, pactes et promesses dont il fixera la teneur sachant qu’il fait ainsi en vue du mariage à contracter, en notre Sainte Mère l’Eglise, entre noble Bérenger de Roquefeuil son fils naturel et légitime, d’une part, et noble Anne, fille naturelle et légitime de feu noble et puissant seigneur Pierre de Tournel d’autre part ; sachant et considérant que ledit mariage ou l’heureuse issue de son pacte dépendent, dans ces circonstances, de son consentement exprès et de sa volonté spontanée, le seigneur de Roquefeuil, père dudit noble Bérenger, déclare avoir l’intention, en faveur dudit mariage et en vue de celui-ci, de faire donation de tous ses biens et droits décrits cidessous, de la manière et en la forme mentionnées ci-dessous, et avec les réserves et pactes écrits cidessous, après en avoir informé noble Bérenger, son fils, présent ici même.
3 En premier lieu, noble et puissant seigneur de Roquefeuil, père, donnera à son fils susdit, en faveur et considération dudit mariage dès lors qu’il aura été célébré et contracté, tous ses biens meubles et immeubles, ses droits et titres quelconques, présents et futurs, et de ladite donation sera établi un acte public sous serment et autres clauses idoines dictées par les hommes de loi.
4 Item – Dans ladite donation il fera les réserves suivantes. Premièrement que, des biens à donner, luimême, seigneur de Roquefeuil, donateur, restera seigneur usufruitier et administrateur de tous les biens donnés tant qu’il vivra ; et, après lui, noble Isabelle de Peyre, son épouse, étant entendu cependant que toute aliénation de propriété sera interdite tant auxdits donateurs qu’audit donataire à moins qu’elle ne procède de la volonté des deux parties.
5 Item – Sous réserve que les substitutions contenues et décrites dans le testament qu’il a établi, lequel testament a été reçu par Me Adhémar Guitard, ainsi que tous les legs encore contenus dans ledit testament, demeurent en vigueur ; et une fois rédigée cette donation de tous ses biens par les savants hommes de loi, de manière aussi exacte et sûre que possible en faveur tant des donateurs que des donataires, que cette donation ne puisse pas dans le futur porter atteinte à ce qui est légitimement dû aux autres enfants.
6 Item – Qu’au cas où un legs en faveur de ses autres enfants ou de quelque autre personne serait abandonné de son vivant, ou deviendrait caduc, ses autres enfants ou d’autres légataires quelconques étant morts, lui étant vivant, que, dans un tel cas, le donateur puisse librement disposer de ce legs, tant entre vifs qu’entre ayants cause du mort ou de toute autre manière de son choix.
7 Item – Sous réserve que ladite Dame de Tournel et le noble et puissant Seigneur Jean de Tournel, vicomte d’Uzès, donneront à ladite noble Anne et lui assigneront et constitueront une dot, soit pour elle, soit pour ledit noble Bérenger, son futur mari, selon la volonté et l’arbitrage de notre Sire le Roi, dont
ledit Seigneur de Roquefeuil implore humblement la grâce, afin que ladite Anne, sa future fille et ledit noble Bérenger, son fils, en jouissent en paix.
8 Item – Sous réserve qu’un seul enfant, mâle toutefois, procréé et issu dudit futur mariage – à la louange de Dieu -, choisi par son père, soit fait héritier universel et lui succède de plein droit dans tous les biens, droits et titres venant des donateurs.
9 Item – Sous réserve que dans le cas où il y aurait lieu de restituer la dot susdite – ce qu’à Dieu ne plaise – que dans un tel cas ladite dot soit restituée selon des modalités et termes que notre Sire le Roi arbitrera, cela supposant toutefois que ledit Bérenger, mari, serait mort, car celui-ci ne sera pas tenu de restituer la dot de son vivant.
10 Item – Sous réserve que dans le cas où noble Bérenger lui-même et noble Anne, les époux, ne s’entendraient pas avec ledit seigneur de Roquefeuil, donateur, de son vivant, et, après lui, avec ladite Isabelle, sa femme, encore usufruitière, ou pour d’autres motifs, suivant leur bon vouloir, voudraient demeurer séparément desdits donateurs, dans un tel cas, il donnera et transmettra aux futurs époux, ses enfants, pour subvenir à tout leur dit mariage, la baronnie de Blanquefort, en sénéchaussée d’Agenais, et tous les revenus qu’il possède, perçoit et lève dans ladite baronnie et toute la terre de Périgord.
11 Item – Sous réserve également que ledit seigneur de Roquefeuil dispose que si le destin voulait que noble Bérenger disparaisse ou meure avant la digne noble Anne, et que ladite noble Anne demeure veuve, auquel cas ledit seigneur assignerait et donnerait à noble Anne, veuve comme il vient d’être dit, et pour autant qu’elle reste en viduité honnête, toute la susdite baronnie de Blanquefort, avec tous ses droits et émoluments ainsi que tous les revenus qu’il perçoit et lève dans toute la terre de Périgord, jusqu’à la somme de cinq cents livres tournois seulement et pas davantage, en exceptant cependant le droit d’aliéner la propriété, et pour sa vie durant, seulement.
Cela a été promis et juré en présence de noble Guillaume Daubièyre, seigneur de Viens, Raymond Amat, marchand à Saint Sernin, seigneur Jean Guin, noble Bertrand d’Albinhac, seigneur Bringuier Galand, seigneur de La Caze : ainsi que du seigneur Ardit de Bar, sénéchal de Rouergue,
[A jamais…]
Et parce que, comme il est dit dans le présent pacte, ce seigneur de Roquefeuil promet de faire une donation pour les noces dudit noble Bérenger : En raison de cette donation, l’année et le jour du règne dits ci-dessus, il est entendu que ce seigneur de Roquefeuil… transmettra… la totalité de ses biens, terres et titres, castra, lieux, villes et places fortes quelconques… faisant, cependant, une telle donation… avec le bon plaisir dudit Sire notre Roi.
Mais, se dépouillant de cette manière, vu qu’ainsi faite la donation excède la somme de cinq cents pièces d’or, dès lors qu’on renonce à sortir ce qui excède, elle pourrait être invalidée dans le futur, pour cette raison, noble et puissant seigneur Ardit de Bar, sénéchal de Rouergue, également présent à ce moment, à la requête desdites parties, a confirmé et autorisé la donation en faveur des noces faite comme il est dit et comme il est promis, avec tout ce qu’elle contient, et devant lui-même, selon les coutumes et les lois, sans dol, menace ou tromperie,et par son autorité de gouverneur il l’a également arrêtée par jugement, réservant, cependant, tous les droits de notre Sire le Roi et d’autrui.
Dont acte; fait audit castrum de Combret et dans la chambre des seigneurs donateurs, étant présents et témoins les nobles et puissants Pilifort de Rabastens, vicomte de Paulin, seigneur Bringuier Galand, chevalier, seigneur de La Caze, noble Guillaume d’Aubièyre, seigneur de Viens, noble Jean d’Aubièyre, seigneur de Barthe, Maître Raymond Guilbard, notaire et plusieurs autres personnes ; et moi, Arnaud Artis, tous deux bacheliers en droit, juges royaux du castrum de Saint Sernin, ainsi que notaires publics sous l’autorité de notre Sire le Roi, de la ville de Sainte Affrique… Et moi, Adhémar Guitard, clerc public de la ville de Saint Sernin, diocèse de Vabres, notaire royal. -
Avancée de la recherche historique? La Maison de Roquefeuil serait-t’elle la branche aînée de la Maison d’Anduze?
La ravissante cité médiévale d’Anduze est située dans le département du Gard, en Languedoc-Roussillon.Credit photo:« FR-30-Anduze1 » par Szeder László ( Travail personnel. Sous licence GFDL via Wikimedia Commons – https://commons.wikimedia.org/wiki/File:FR-30-Anduze1.JPG#/media/File:FR-30-Anduze1.JPG)
Une remise en cause : les Roquefeuil constitueraient la branche aînée de la Maison d’Anduze et non une branche cadette comme on l’a longtemps pensé. Des incohérences dans la généalogie des seigneurs d’Anduze et surtout l’analyse d’actes authentiques, concernant l’annulation du mariage entre Marie de Montpellier et le comte Bernard de Comminges, nous ont conduits à remettre en cause la filiation des Anduze.
Dans un précédent article concernant la légende des Trois Ermites (cf. Roquefeuil infos n°48), nous indiquions que Bernard VI d’Anduze, fils aîné de Bertrand d’Anduze et d’Adélaïde de Roquefeuil, continua les lignées d’Anduze et Sauve. Nous indiquions qu’il était aussi notre ancêtre puisqu’il est généralement donné comme étant le bisaïeul (arrière-grand-père) de Béatrix d’Anduze et Sauve, épouse d’Arnaud Ier de Roquefeuil. Il nous paraît maintenant certain qu’il s’agit d’une erreur et que cette filiation doit être revue.
Incohérences dans la filiation Anduze et Sauve après Bertrand d’Anduze et Adélaïde de Roquefeuil
Depuis longtemps il nous semblait incohérent et peu vraisemblable qu’Arnaud Ier de Roquefeuil (petit-fils de Bertrand d’Anduze et d’Adélaïde de Roquefeuil) ait épousé sa petite-nièce Béatrice d’Anduze (arrière-arrière petite-fille de Bertrand d’Anduze et d’Adélaïde de Roquefeuil). Même en admettant des décalages de générations et en prenant en compte la possibilité que Béatrice ait été mariée très jeune et qu’Arnaud se soit marié à un âge avancé, il en résultait un décalage de deux générations. Cela faisait beaucoup pour un laps de temps borné entre 1149 (date présumée du mariage de Bertrand et Adélaïde) et 1227 (date de mariage d’Arnaud et Béatrice). Pour bien comprendre cela, regardons précisément la filiation des branches d’Anduze et Sauve et celle de Roquefeuil. Par souci de simplification, nous parlerons de la branche d’Anduze pour Anduze et Sauve.
Les ancêtres communs aux deux branches sont Bertrand d’Anduze et Adélaïde de Roquefeuil. La date de leur mariage se situe aux environs de 1149. Leur union sera prolifique et ils auront de nombreux garçons. Ils eurent peut-être des filles mais nous n’avons pas d’informations sûres à leur sujet. Leurs cinq garçons connus sont :
- Bernard VI d’Anduze, époux d’Eustorge.
- Frédolon, abbé de Saint-Victor de Marseille de 1163 à 1166 puis archevêque de Fréjus de 1166 à 1197.
- Raymond Ier de Roquefeuil, marié en 1169 avec Guilhemette de Montpellier ; il s’agit de notre ancêtre direct.
- Bermond, chanoine de Maguelone puis évêque de Sisteron de 1174 à 1214.
- Bertrand, qui aura entre autre l’avouerie du monastère de Tornac (1).
Nous rajoutons un sixième garçon que nous identifions comme :
- Bernard VII d’Anduze, époux de Marquise.
Côté Roquefeuil, nous savons de manière certaine que Raymond Ier de Roquefeuil, fils de Bertrand et d’Adélaïde se maria en 1169 avec Guilhemette de Montpellier, fille de Guilhem VII de Montpellier et de Mathilde de Bourgogne. A cette date, l’âge de Guilhemette est connu dans le pacte de mariage ; elle a 12 ans. On sait aussi que Raymond a entre 14 et 25 ans (âges limites pour les minorité et majorité). Raymond Ier et Guilhemette eurent au moins trois fils, dont Arnaud Ier (cf. figure 1).
D’autre part, les généalogies de la Maison d’Anduze donnent Bernard VI comme père de Bernard VII qui eut PierreBermond VI comme fils, se maria avec Constance de Toulouse (fille de Raymond VI de Toulouse) et dont la fille Béatrice se maria avec Arnaud Ier de Roquefeuil en 1227 (cf. figure 1). Cette union est certaine et, en plus des documents conservés aux archives départementales de Nîmes, d’autres documents nous apprennent que l’original de l’acte de mariage était conservé au château de Flaugnac. De nombreux actes de Raymond III de Roquefeuil précisent qu’il est le fils de feu Arnaud de Roquefeuil, comtor de Nant, et de dame Béatrice. De très nombreux documents nous confirment que Bernard VII est bien le père de Pierre-Bermond VI et de Bernard VIII. Il n’y a donc aucun doute sur le fait que Bernard VII est l’aïeul paternel de Béatrice d’Anduze et Sauve, épouse d’Arnaud Ier.
Outre l’incohérence sur le décalage de deux générations en une période de moins de 80 ans, d’autres éléments contradictoires étaient, comme on le verra cidessous, déjà connus :
a) En mai 1189 a lieu un accord au sujet du partage du château de Brissac entre Vierne de Ganges, d’une part, et Raymond 1er de Roquefeuil, d’autre part, assisté par Bernard d’Anduze. Cet accord a lieu sous la présidence de Raymond, comte de Toulouse. Bernard est cité comme frère de Raymond de Roquefeuil et tous deux fils de dame Adélaïde. Il est aussi précisé que Bernard d’Anduze renonce au serment au titre de sa minorité. Il a donc moins de 25 ans. L’acte nous montre que Raymond Ier a un frère plus jeune, appelé Bernard, différent de son frère aîné Bernard VI.
L’existence de Bernard VI, frère aîné, n’est plus à prouver ; de très nombreux actes en apportent la preuve, comme ceux de 1171, 1174 et 1176 où il intervient comme majeur. Dans celui de 1174, il précise qu’il est fils de dame Adélaïde. En 1178 il est témoin de l’ouverture du testament de Guy de Montpellier. Ensuite, il n’apparaît plus dans les actes. C’est Bernard VII qui apparaît dès 1181 et que nous pouvons facilement différencier de Bernard VI grâce à leurs sceaux qui sont différents et aux prénoms de leurs épouses cités dans les actes.
b) En 1188 a lieu le partage d’une dizaine de châteaux dépendants de Roquefeuil, entre Raymond Ier de Roquefeuil et son frère Bernard d’Anduze. Ceci a lieu sous la présidence de Guillaume, évêque de Mende, et de Hugues, comte de Rodez.
Au vu des deux actes ci-dessus, il est impossible d’assimiler Bernard VI avec le Bernard de ces actes pour trois raisons :
- Bernard VI est l’aîné de son frère Raymond, il ne peut donc pas avoir moins de 25 ans en 1189
- Bernard VI n’est plus seigneur d’Anduze à cette période, le seigneur est Bernard VII
- il n’y a aucune raison à un partage des châteaux relevant de Roquefeuil entre Bernard VI et Raymond Ier.
Nous savons aussi qu’un acte fait apparaître Bernard de Roquefeuil en 1176. A cette date, il remporte la palme d’un tournoi poétique contre Guérin d’Apchier. Pons de Montlaur est témoin de ce tournoi (il s’agit des Montlaur du Vivarais, seigneurs d’Aubenas).
Les éléments ci-dessus nous amènent à conclure que :
Bertrand et Adélaïde ont eu entre autres comme fils : Bernard VI l’aîné, Raymond de Roquefeuil et Bernard, cadet de ses deux autres frères.
à la disparition de Bernard VI (à situer entre 1178 et 1181), Bernard le cadet a repris les fiefs d’Anduze et procède ensuite à un partage de fiefs et forteresses relevant de Roquefeuil. La présence de grands seigneurs (le comte de Toulouse, le comte de Rodez) proches de la famille confirme le côté délicat de ces partages.
le partage de biens relevant de Roquefeuil s’explique par le fait que les immenses fiefs relevant de Bertrand et Adélaïde avaient été initialement partagés comme suit :
=>Bernard VI, l’aîné, hérite des fiefs et arrière-fiefs d’Anduze, Sauve, Quissac, Sommières, Alès, etc.
=>Raymond Ier hérite des fiefs et arrière-fiefs de Roquefeuil, Meyrueis, Brissac, vallée du Tarn, etc.
=>Bernard, le cadet, a des droits sur l’héritage de son frère Raymond Ier. Il est appelé Bernard de Roquefeuil en 1176. A la suite de la mort de son frère aîné Bernard VI, il devient Bernard VII d’Anduze.
=>Frédolon sera ecclésiastique (archevêque de Fréjus)
=>Bermond sera ecclésiastique (évêque de Sisteron)
=>Bertrand aura entre autres l’avouerie de Tornac (1).
Il en résulte donc une forte suspicion pour que Bernard le cadet (appelé aussi Bernard de Roquefeuil) et Bernard VII soient la même personne, suspicion d’autant plus forte que Bernard le cadet fut un seigneur troubadour et que Bernard VII fut chanté par plusieurs troubadours.
Les apports du procès d’annulation du mariage entre Marie de Montpellier et le comte Bernard de Comminges
L’étude des documents du procès qui eut lieu suite à la répudiation de Marie de Montpellier par Bernard de Comminges est venue nous apporter la preuve que Bernard VII d’Anduze n’était pas le fils de Bernard VI mais son frère.
Après la séparation de Marie de Montpellier et du comte de Comminges, un procès eut lieu en vue d’annuler ce mariage et de permettre le remariage de Marie avec le roi Pierre II d’Aragon. Sous la présidence de l’abbé de Valmagne (ordre de Cîteaux), un certain nombre de personnages importants vinrent témoigner, dont Bernard d’Anduze, dame Marquise de Roquefeuil(2), Clémence de Montpellier(3), Raymond de Roquefeuil et Arnaud de Roquefeuil.
Le 8 janvier 1212, dame Clémence et dame Marquise de Roquefeuil déclarent des liens de parenté entre Marie et Bernard de Comminges mais, surtout, mentionnent que messire Bernard d’Anduze et messire Bermond, évêque de Sisteron, sont frères : « elle entendit que cela est véridique de ses prédécesseurs, de messire B(ernard) d’Anduze, de messire l’évêque de Sisteron, frère de ce dernier, de dame Marquise (4) épouse de Bernard, et de messire R[aymond] évêque de Lodève, qui sont tous de sa parentèle, … ».
Nous savons que Bermond fut évêque de Sisteron de 1174 à 1214 et qu’il est le frère de Raymond Ier de Roquefeuil. Le texte ci-dessus nous apporte donc la preuve que Bernard d’Anduze, seigneur d’Anduze en 1212 est aussi le frère de Raymond Ier de Roquefeuil. A cette date, le seigneur d’Anduze est Bernard VII.
Vingt jours plus tard, soit environ le 28 janvier 1212 (exactement 15 jours après la fête de la Saint-Hilaire), le seigneur Bernard d’Anduze dit sous serment « … que lui même l’a dit à Guillaume, père de la reine Marie, avant qu’il ne fasse un contrat de mariage, parce qu’ils étaient parents. Cela a été dit quand ils avaient parlé du mariage devant être contracté entre damoiselle Marie et le comte susdit ».
Le même jour, Bernard Frainels témoigna sous serment : « que B[ernard] d’Anduze avait interdit que damoiselle Marie se marie avec Bernardon son neveu disant qu’ils étaient parents ». Le mariage ayant eu lieu en 1197 et vu les propos tenus par Bernard d’Anduze, ce dernier était donc adulte à cette date et parlait d’égal à égal avec Guilhem VII pour s’exprimer ainsi. Il n’y a donc aucun doute sur le fait que Bernard d’Anduze était de la même génération que Guilhem VII et Raymond Ier de Roquefeuil.
Les déclarations ci-dessus ont lieu dans un contexte trop important pour que celles-ci soient mensongères. Non seulement le procès a lieu sous la présidence de Bernard, abbé de Valmagne, mais celui-ci a reçu une commission spéciale de Raymond, évêque d’Uzès et de Arnaud, abbé de Cîteaux et légat du Pape.
Nous avons ainsi la preuve que le seigneur d’Anduze en 1197 et en 1212 est le frère de Bermond, évêque de Sisteron et de Raymond Ier de Roquefeuil. Comme à cette date le seigneur d’Anduze est Bernard VII et qu’il se décrit lui-même comme fils d’Adélaïde, et plus jeune que son frère Raymond, nous avons la certitude que la descendance de la branche d’Anduze, issue de Bernard VII, est cadette par rapport à la branche de Roquefeuil, issue de Raymond Ier. Il est donc clair qu’à partir de 1181, la Maison de Roquefeuil devient et reste la branche aînée de la Maison d’Anduze et Sauve.
Nous corrigerons aussi ce que nous avons écrit dans le bulletin familial n°48 : nous descendons par l’intermédiaire de Béatrice, femme d’Arnaud Ier, non pas de Bernard VI, mais de Bernard VII d’Anduze. D’après les connaissances actuelles, Bernard VI n’a pas eu de descendance masculine.
Dans un prochain article, nous relaterons ce que les témoignages contenus dans le procès d’annulation du mariage entre Marie de Montpellier et Bernard de Comminges nous apportent comme informations nouvelles relatives à notre famille.
Dominique de Roquefeuil
branche d’Auvergne
Notes:
- Bertrand pourrait être la même personne que Bernard VII mais rien ne le prouve.
- Marquise de Roquefeuil est la fille de Guilhem VII de Montpellier et de Mathilde de Bourgogne. Il s’agit de Guilhemette, appelée aussi Marquise. Elle est l’épouse de Raymond Ier de Roquefeuil et par conséquent la belle-sœur de messire Bernard d’Anduze et de messire Bermond, évêque de Sisteron. Elle est aussi une sœur aînée de Clémence de Montpellier.
- Clémence est la fille de Guilhem VII de Montpellier et de Mathilde de Bourgogne. Elle fut mariée à Rostaing de Sabran.
- Cette Marquise est l’épouse de Bernard VII d’Anduze, à ne pas confondre avec l’épouse de Raymond Ier de Roquefeuil
Sources :
- Etude sur la Famille Féodale d’Anduze et Sauve, du milieu du Xème siècle au milieu du XIIIème siècle, de Mlle Lina Malbos.
- Témoignages relatifs au mariage de Marie de Montpellier avec le Comte Bernard IV de Comminges – MARTÍN ALVIRA CABRER, “Pedro el Católico, Rey de Aragón y Conde de Barcelona. (1196-1213)”, Tome III.
- Le cartulaire de Bonneval.
- Le cartulaire de Maguelone.
- Archives départementales du Gard.
- Divers actes concernant les maisons d’Anduze, de Sauve et de Roquefeuil.
- Histoire d’Aubenas. César Fabre.
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De la légende à la réalité: la légende des trois ermites.
C’est par l’intermédiaire de notre cousin Thibault de Roquefeuil (branche d’Auvergne), fils d’Arnaud (V) et petit-fils de Gonzague (V) que j’ai pu prendre connaissance des travaux de Lina Malbos sur la Maison d’Anduze et de ses recherches sur les liens avec l’abbaye de Bonneval. Le résultat de ceux-ci permet de mettre une réalité historique sur l’origine de la très répandue légende des trois ermites.
Nous avons tous, ou presque tous, entendu parler de la légende des trois ermites. Elle a même fait l’objet d’articles dans notre bulletin familial. En Languedoc, en Cévennes et en Rouergue, cette légende est très répandue et se raconte de génération en génération. Les érudits locaux l’ont souvent mise par écrit et la presse régionale la relate régulièrement dans ses éditions. Les détails de l’histoire change d’une province à l’autre mais la trame reste la même. L’histoire se passe au temps des croisades : trois jeunes chevaliers, tous frères, sont amoureux de la même demoiselle. La légende raconte que celle-ci aimait les trois frères et qu’elle n’arrivait pas à fixer son choix sur l’un d’eux. Elle leur enjoignit donc de participer à la croisade ; le plus valeureux ou celui qui reviendrait aurait son cœur et sa main. Les trois frères suivirent son injonction et les années passèrent. Enfin les trois chevaliers revinrent de la croisade, tout aussi valeureux les uns que les autres, et la demoiselle ne sut toujours pas lequel était l’élu de son cœur. Pleins de sagesse et de tristesse, les trois frères décidèrent de se retirer comme ermite et chacun alla s’établir sur une montagne des environs. Tous les ans, à la date anniversaire de leur retrait du monde, ils allumaient un brasier. On vit longtemps trois feux, puis deux feux, enfin un seul feu, et puis un jour plus aucune lueur n’éclaira les montagnes.
La version racontée en Rouergue précise que les trois frères sont de la famille de Roquefeuil. Pour l’une des trois versions racontées dans les Cévennes, les trois frères sont également des Roquefeuil. Pour l’autre version cévenole, ils sont de la famille d’Esparon et la demoiselle est Irène de Rogues. Pour la troisième version, c’est la jeune fille qui est une demoiselle de Roquefeuil. Quant à la version répandue dans l’Hérault, la demoiselle est la fille du seigneur du château du Viviourès, situé en face du Pic Saint-Loup. Nous allons voir que les différentes versions de cette légende ont la même origine et viennent de la même réalité historique.
Outre la trame toujours identique, les différentes versions sont toutes liées à notre famille. Au XIIème siècle, le rocher fortifié d’Esparon appartient aux Anduze et Roquefeuil. Cela est confirmé par plusieurs actes, notamment celui de 1188 qui fixe le partage de nombreux châteaux, dont celui d’Esparon, entre Raymond Ier de Roquefeuil et son frère Bernard VII d’Anduze (AD Gard – 1E 1884) : 4 des nones de septembre 1188, accord passé entre Bernard d’Anduze et Raymond de Roquefeuil, sur leurs châteaux, passé devant Guillaume évêque de Mende et Guillaume le Melchin assistant Hugues comte de Rodez,… …par lequel il est porté à Raymond comte (ou comtor), en Esparon, six mois, trois semaines….
Le château de Rogues, situé sur le causse de Blandas, faisait aussi partie des possessions des Roquefeuil et des Anduze à la période qui nous intéresse.
Quant au château du Viviourès (ou Biviourès), aussi appellé La Roquette, il fut une possession d’une branche des Roquefeuil à partir du XVIème siècle, connue plus tard sous le nom des marquis de La Roquette. Nous voyons que toutes les versions de la légende sont en lien avec notre famille.
Et la réalité historique ?
Pour cela faisons un bond en arrière de près de neuf siècles. A l’époque, Bernard IV d’Anduze est le seigneur dominant des Cévennes et de leurs piémonts Est et Sud. Il a au moins trois fils connus :
- Bernard V, l’aîné, qui sera seigneur d’Anduze jusqu’en 1164, père de Pierre-Bernard d’Anduze, seigneur d’Anduze de 1164 à 1165.
- Pierre-Bermond IV, qui sera seigneur de Sauve jusqu’en 1161.
- Bertrand, le cadet, qui sera seigneur de Sauve à partir de 1162 puis d’Anduze et de toutes les possessions de la maison d’Anduze en 1165.
Ce sont les fils de Bernard IV ainsi que son petit-fils Pierre-Bernard qui sont les acteurs historiques de la légende.
Le premier élément historiquement attesté se déroule en 1161. Il s’agit du retrait de Pierre-Bermond IV, seigneur de Sauve, de la vie séculière. Il se retire au monastère de Bonneval(1). Le deuxième élément prend place en 1164 : il s’agit du retrait de Bernard V, seigneur d’Anduze, de la vie séculière. Abandonnant sa seigneurie, il se retire aussi au monastère de Bonneval. Le retrait de Bernard V a lieu à la suite de l’affaire du « péage ».
Deux ou trois ans auparavant, Bernard Pelet et Bernard V d’Anduze avaient établi un péage en commun très onéreux. Le seigneur Guilhem VII de Montpellier, le comte de Toulouse et l’évêque de Nîmes s’y étaient opposés et avaient fait appel au pape. Celui-ci désavouant le péage, Bernard Pelet et Bernard V d’Anduze le suppriment. Bernard V va plus loin, il abandonne son fief d’Anduze et toutes ses dépendances. Il entre comme moine à Bonneval et laisse la seigneurie d’Anduze à son fils Pierre-Bernard. Celui-ci, majeur de plus de 14 ans mais mineur de moins 25 ans, est confié par son père à la tutelle de Guilhem VII de Montpellier. Le troisième élément a lieu en 1165 : Pierre-Bernard quitte lui aussi la vie séculière, abandonne son fief d’Anduze et rejoint son père et son oncle comme moine à Bonneval.
Ainsi, en l’espace de quatre ans, trois chefs de la Maison d’Anduze abandonnent leurs seigneuries et entrent comme simples moines à Bonneval. Voilà qui sont nos trois frères de la légende (dans la réalité, deux frères et le fils de l’un d’eux) qui quittent leur vie de chevalier pour devenir ermites : Bernard V, Pierre-Bermond IV et Pierre-Bernard !
Le cadet, Bertrand d’Anduze, qui à l’origine est, entre autres, seigneur du Luc pour ce qui vient des Anduze, reprend à partir de 1161 la seigneurie de Sauve, puis, à partir de 1165, celle d’Anduze, et bien évidemment la multitude de fiefs dépendants d’Anduze et Sauve.
Bertrand d’Anduze s’était marié vers 1149 avec Adélaïde de Roquefeuil, héritière de sa maison. Par mariage il était devenu seigneur-consort des biens et fiefs de la première maison de Roquefeuil. En quelques années, le voilà à la tête d’immenses fiefs d’une superficie supérieure à celle d’un département français. Il s’agit d’un ensemble uni, établi sur la partie sud-est de l’Aveyron, la partie nord-est de l’Hérault, la moitié ouest du Gard, le tiers sud de la Lozère, la partie sud-ouest de l’Ardèche et la pointe sud de la Haute-Loire.
Bertrand et Adélaïde auront au moins cinq fils :
- Bernard VI d’Anduze, qui continuera les lignées d’Anduze et Sauve(2).
- Raymond Ier de Roquefeuil, qui reprendra les biens venant de sa mère ainsi que la baronnie de Meyrueis et des biens situés dans l’Hérault (Brissac, etc…) ; il s’agit de notre ancêtre direct.
- Frédolon, futur abbé de Saint-Victor de Marseille puis évêque de Fréjus.
- Bermond, qui sera évêque de Sisteron.
- Bertrand, cité en 1189 comme frère de Raymond Ier de Roquefeuil, et mineur de moins de vingt-cinq ans. Il aura entre autres l’avouerie du monastère de Tornac.
Nous ne saurions que trop identifier la demoiselle de la légende comme étant Adélaïde de Roquefeuil, épouse de Bertrand d’Anduze.
La vie à Bonneval de nos trois lointains oncles nous est connue à travers divers actes. En 1168, Pierre-Bernard et Pierre-Bermond IV sont témoins de la donation faite par l’évêque Hugues de Rodez à l’abbaye de Bonneval. Après cette date, nous n’avons plus de mention de Pierre-Bernard. Il mourut jeune après une vie exemplaire de piété. Une chronique du temps rédigée par le moine Herbert(3) vers le milieu du treizième siècle nous relate la vie de Pierre-Bernard à Bonneval : « Fuit in coenobio praedicto quidam monachis, Petrus Bernardi Filius de Andusia vir bonne simplicitatis… ». Elle nous confirme que Pierre-Bernard, fils du seigneur d’Anduze, qui après avoir vécu trente ans dans l’habit séculier mais « non pas séculièrement, en conservant son innocence jusqu’à sa vieillesse », fit sa conversion, donnant à Dieu son corps dépouillé de toute souillure, et se fixa à Bonneval, fondée par son oncle (l’évêque de Cahors) près de l’église où celui-ci était mort et que son propre père (Bernard VI) avait fait construire en partie. Il s’y livra à la prière et aux mortifications, obtenant même un jour de moisson à Pussac, la vision de la Vierge, accompagnée de sainte Elisabeth et sainte Marie-Madeleine qui paraissaient descendre vers l’église Notre-Dame de l’abbaye et dont les noms furent révélés par un vieillard qui n’était autre que saint Paul l’Ermite. Pierre-Bernard fut enterré dans l’église abbatiale où un tombeau lui fut construit.
En 1171, Bernard VI, seigneur d’Anduze, donne treize mas à l’abbaye de Bonneval. Pierre-Bermond IV est témoin de la donation et, dans l’acte, se dit l’oncle de Bernard VI. Plusieurs autres actes font mention de Pierre-Bermond IV comme moine de Bonneval.
Nous pouvons nous interroger sur le choix de Bonneval par les trois seigneurs d’Anduze et de Sauve pour prendre l’habit monastique. Nous savons que Pierre-Bermond IV, encore laïc et seigneur de Sauve, était en 1154 le premier témoin de l’accord passé entre l’abbé de Mazan, au sujet de Bonneval, et Bégon, maître de la milice du Temple d’Espalion. Nous le retrouvons encore témoin de deux donations faites à Bonneval, l’une par Bénavent et l’autre par Pons de Saint Urcize. N’oublions pas que Pierre-Bermond IV est un proche parent de Guillaume de Calmont d’Olt, évêque de Cahors et fondateur de Bonneval. Ainsi son entrée à Bonneval n’est pas un hasard mais répond à son désir de conversion vers Dieu après avoir largement favorisé l’implantation de cette abbaye. La chronique rédigée par Herbert nous apprend que Bernard V avait contribué à la construction de l’église Notre-Dame de Bonneval. Il semble donc que sous l’impulsion de leur oncle, évêque de Cahors, les seigneurs d’Anduze et de Sauve ont favorisé l’implantation de l’abbaye de Bonneval avant de la rejoindre comme simple moine.
Depuis l’entrée des seigneurs d’Anduze et de Sauve à Bonneval, la branche d’Anduze de notre famille a concentré ses donations sur Bonneval. En 1166, Bertrand d’Anduze-Roquefeuil fait une donation de terres situées près d’Anduze à l’abbaye de Bonneval. Ces terres formeront la grange monacale de Montagut. En 1171, Bernard VI fait une première donation à Bonneval puis, en novembre 1176, une deuxième donation à la même abbaye. En 1181, c’est Bernard VII qui effectue une donation. Il la renouvelle en octobre 1184. En février 1215, encore une donation faite par Bernard VII et Pierre-Bermond VI (époux de Constance de Toulouse). En 1226, c’est Sybille d’Anduze qui fait une donation à Bonneval. Bref, toute une série de donations qui montre l’attachement de la maison d’Anduze à l’abbaye de Bonneval.
Ainsi comme l’a écrit Lina Malbos « la découverte inattendue, dans un Cartulaire du Rouergue, d’actes de donation, en plus de notations intéressantes, prouvant que trois seigneurs de la maison d’Anduze étaient moines en même temps dans cette abbaye de Bonneval », nous permet de connaître la réalité historique de cette légende qui a pour origine notre famille.
Nous ne saurions oublier le renoncement à la vie séculière, à la puissance, aux honneurs et à la richesse, fait par ces trois membres de notre famille. Puisse cela nous rappeler que notre passage sur terre n’a pas pour objectif d’accumuler les biens, honneurs, pouvoirs ou plaisirs, mais de nous tourner humblement vers notre Créateur et de savoir servir nos frères humains.
Dominique de Roquefeuil
(branche d’Auvergne)Notes :
1—L’abbaye de Bonneval, située en Rouergue, à quelques kilomètres au Nord d’Espalion, fut fondée en 1147 par l’évêque de Cahors, Guillaume de Calmont d’Olt. A sa demande, l’abbé de Mazan envoie Adémar (ou Azémar) avec sept moines. Des générations de moines cisterciens se succèdent sans interruption à Bonneval jusqu’ à la Révolution. Suite à l’expulsion des moines en 1791, l’abbaye reste abandonnée pendant quatre-vingt quatre ans. En 1875, les moniales trappistines de Maubec arrivent à Bonneval et relèvent l’abbaye de ses ruines. Les moniales sont toujours présentes à Bonneval. Elles mènent une vie simple, cachée et laborieuse où rien n’est préféré à la louange de la gloire de Dieu.
2—Bernard VI d’Anduze est aussi notre ancêtre puisqu’il est l’aïeul de Béatrix d’Anduze et Sauve, épouse d’Arnaud Ier de Roquefeuil.
3—Herbert, originaire de Léon (Espagne), fut moine à Clairvaux, abbé de Moriés, puis évêque de Torres (Sassari) en Sardaigne. Il mourut vers 1279. Il rédigea la chronique De Miraculis.
Sources :
- Etude sur la Famille Féodale d’Anduze et Sauve, du milieu du Xème siècle au milieu du XIIIème siècle, de Mlle Lina Malbos.
- Le Rouergue au Premier Moyen-Age.
- Le cartulaire de Bonneval.
- Archives départementales du Gard.
- De Miraculis, du moine Herbert.
- Divers actes concernant les maisons d’Anduze, de Sauve et de Roquefeuil.
- Religion Populaire en Cévennes, d’Adrienne Durand-Tullou.
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1215 – Raymond II de Roquefeuil intervient au IVème concile de Latran
En 1215, il y a exactement 800 ans, Raymond II de Roquefeuil intervenait au quatrième concile de Latran pour plaider la cause de Raymond Roger Trencavel, dépossédé de ses biens par Simon de Montfort.
La généalogie des seigneurs de Roquefeuil, d’abord chez une branche des Anduze, puis chez les Pujols de Blanquefort, n’est établie de manière continue que depuis le mariage vers 1129 (ou 1140) d’Adélaïs de Roquefeuil avec Bertrand d’Anduze, dont le fils Raymond Ier épousa en 1169 Guillemette de Montpellier. C’est peu après, il y a exactement 800 ans, qu’en 1215 se tenait le quatrième concile du Latran. Avant de relater l’intervention de Raymond II de Roquefeuil, il y a lieu de rappeler l’importance considérable pour les familles, et pour la nôtre en particulier, de ce concile.
Reconnaissance du mariage comme sacrement
D’un point de vue théologique le concile reconnaissait le mariage comme un sacrement (le septième). C’est-à-dire : « un signe sensible et efficace de la grâce, institué par le Christ et confié à l’Église, par lequel nous est donnée la vie divine. » Ce n’était pas reconnaitre que le mariage était indissoluble car cela avait été clairement déclaré par le Christ et constamment rappelé par la suite ; mais c’était reconnaître officiellement que le mariage était un lieu de sanctification à l’aide de la grâce. Jusque-là, certains théologiens (mais pas tous(1)) considéraient que c’était seulement le lieu où on pouvait commettre l’acte de chair sans pêcher, une sorte de pis-aller par rapport à la vie religieuse. Les Cathares, dont l’hérésie était combattue par le concile, portaient un grand mépris au mariage. Lors du concile, l’Église reconnaissait une grande dignité au mariage et par là à la famille légitime. Cette reconnaissance de la sainteté du mariage rendait plus facile la possibilité de relever un religieux de ses vœux, car le mariage lui ouvrait une autre manière de se sanctifier, même si les deux vocations conservaient leur différence de niveau(2). Ce n’est donc pas un hasard si la tradition Roquefeuil du moine relevé de ses vœux est généralement située après ce concile.
Réduction du nombre des degrés de parenté prohibés
Du point de vue pastoral, le concile définit le degré prohibé pour un mariage au quatrième degré, c’est-à-dire que les époux ne devaient pas avoir de trisaïeul commun, qu’ils ne devaient pas être cousins issus-issus de germains. Cela peut paraître lointain mais, jusque-là, à la suite d’une mauvaise interprétation d’un passage de l’écriture, il ne fallait pas être cousin au septième degré(3). C’est-à-dire descendre d’un des parents de l’arrière grand-père (ou de l’arrière-grand-mère) de l’arrière grand-père (ou de l’arrière-grand-mère) de son conjoint ! Personne ne peut répéter cette règle sans effort !
À titre d’exemple, en prenant les trois alliances Roquefeuil-Roquefeuil du XXème siècle, aucune n’aurait pu avoir lieu sans dispense. Jean de Roquefeuil Montpeyroux était cousin au sixième degré de Guillemette de Roquefeuil (Auvergne) ; Louis de Roquefeuil Montpeyroux au cinquième degré de Ghislaine de Roquefeuil Montpeyroux. Si Alain de Roquefeuil Cahuzac était cousin au quatorzième degré, du côté Roquefeuil, de Mireille de Roquefeuil Montpeyroux, il l’était au sixième par les Pontbriand (mais le savaient-ils ?).
C’était tellement loin qu’à la campagne presque tout le monde devait être dans ce cas (mais sans en avoir conscience faute de registre d’état civil). Les princes et les grands seigneurs l’étaient aussi, sauf quelques-uns qui s’étaient mariés fort loin, pour respecter la règle. Le roi Henri Ier avait dû épouser la russe Anne de Kiev. Un seigneur de Montpellier une princesse grecque, etc. C’était la mondialisation avant l’heure !
Mais si l’un d’entre eux voulait répudier sa femme, il commandait des recherches généalogiques et, la plupart du temps, arrivait à ses fins. Parfois la parenté était découverte par une personne plus ou moins bien intentionnée et les époux, même s’ils n’en avaient pas l’intention, devaient se séparer. C’était aussi soumettre à l’autorité du pape, qui pouvait toujours accorder des dispenses, presque toutes les alliances.
En revenant à des règles plus simples et en facilitant les possibilités d’obtenir des dérogations, l’Église stabilisait les familles. Elle permettait ainsi de se marier dans son voisinage. Ce qui n’était pas sans incidence sur les patrimoines familiaux. Par les jeux des dots et des héritages, certains auraient dû sans cette nouvelle règle s’établir très loin de chez eux, rompre avec leurs attaches familiales, et adopter des mœurs nouvelles.
De Jean de Roquefeuil, marié en 1495, à Jacques-Aymar, dernier marquis du Bousquet avant la Révolution, aucun chef de cette branche n’aurait pu épouser sa femme, sans dispense. Augustin de Roquefeuil, dernier marquis de Cahuzac, avant la Révolution, aurait certes pu épouser sa deuxième femme la champenoise Louise Gabrielle de Flavigny, mais pas sa première femme, la tarnaise Catherine de Verdun. En remontant jusqu’à Tristan, marié en 1500 à Jeanne de Lémozi, sur neuf alliances, trois seulement auraient été possibles sans dispense ! La vie de la famille en aurait été profondément modifiée !
L’intervention fameuse de Raymond II de Roquefeuil
Raymond II de Roquefeuil fut entendu, bien que laïc, au quatrième concile du Latran en 1215. Voici les circonstances. Raymond Roger Trencavel était le plus puissant seigneur du Midi après le comte de Toulouse. Il était vicomte d’Albi, d’Ambialet et de Béziers, et vicomte de Carcassonne et de Razès. Bien qu’il ne fût pas cathare, il protégeait ceux-ci.
Lors de la croisade, il fut fait prisonnier par Simon de Montfort et mourut dans un cachot en 1209, laissant un fils Raymond Trencavel. Simon s’empara de tous ses biens, déshéritant ainsi le jeune Raymond. Or Raymond Roger avait épousé Agnès de Montpellier, cousine germaine de Raymond II de Roquefeuil. Celui-ci entreprit de défendre son neveu, bien évidemment innocent de tout ce que les croisés reprochaient à son père, puisqu’il n’avait que cinq ans au moment des faits.
Il alla donc plaider vigoureusement la cause de Raymond Trencavel devant le concile du Latran en 1215, comme le rapporte le texte suivant(4) :
»Ramon de Rocafolhs a en aut escridat :
« Senher dreitz apostolis, merce e pietat
Aias d’un effan orfe, jovenet ichilat,
Filh de l’onrat vescomte que an mort li crozat,
En Simos de Montfort cant hom li ac lhivrat.
Ladoncs baichec Paratges lo tertz o la mitat,
E cant el pren martiri a tort et a pecat.
E no as en ta cort cardenal ni abat
Agues milhor crezensa a li crestiandat.
E pois es mort lo paire el filh dezeretat,
Senher, ret li la terra, garda ta dignitat !
E si no lailh vols rendre, Dieus t’en do aital grad
Que sus la tua arma aias lo sieu pecat !
E si no la hi lhivras en breu jorn assignat,
Eu te clami la terra el dreg e la eretat
Al dia del judici on tuit serem jutjat !
Baros, » ditz l’us a l’autre, »mot l’agent encolpat.
Amix » ditz l’apostolis, »jaer be emendat »«
Ce qui signifie :
« Raymond de Roquefeuil s’est écrié :
« Seigneur, vrai père, aie merci d’un enfant orphelin d’âge tendre et banni.
Aie merci pour le fils de l’honorable comte de Béziers, tué par les croisés et par Simon de Montfort quand on le lui livra.
Car de tiers ou de moitié ont décliné noblesse et courtoisie, depuis que, sans tort et sans péché un tel baron a été martyrisé.
Car il n’y a pas dans la Cour, cardinal ou abbé dont la croyance soit plus chrétienne que la sienne.
Mais puisqu’il est mort, à son fils déshérité rends sa terre et sauve ainsi ton honneur…
Rends lui tout à jour fixe et prochain, sinon je te demanderai tout : la terre, le droit, et l’héritage au jour du jugement dernier, ce jour où tu seras jugé … »
– « Barons » se dit-on l’un à l’autre »il a bien présenté sa revendication ».
– « Ami » dit le pape, « justice sera faite. » »
Nonobstant son intervention, les croisés réussirent à faire excommunier Raymond de Roquefeuil dès 1215. Il ne fut relevé de cette excommunication qu’en 1226. Raymond Trencavel, quant à lui, ne réussit à reprendre Carcassonne que quelques années de 1216 à 1226. Il échoua de peu en 1240, et il renonça à ses biens en 1246. Il partit à la croisade et mourut peu après 1263. Il n’en reste pas moins que l’intervention de Raymond II au concile non seulement attestait l’importance de sa situation dans la société féodale mais était une des actions les plus glorieuses jamais réalisée par un Roquefeuil : défendre, envers et contre tous un orphelin, et cela en pure conformité avec l’idéal chevaleresque.
Fulcran de Roquefeuil
Notes :
1-La bonté du mariage avait été défendu auparavant par les conciles suivants : Gangres (340) Tolède (Vème s) Braga (541) Toulouse, Latran II…
2-La « vocation » au mariage est naturelle, tandis que la Vocation à la vie religieuse est un appel spécifique et surnaturel.
3-Cette règle avait été retenue par le Concile de Rome de 1063.
4- « La chanson de la croisade contre les Albigeois, commencée par Guillaume de Tudèle et continuée par un poète anonyme » par Paul Meyer Tomes 1 et 2.
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Chartrier Roquefeuil établi vers 1711 par le cabinet d’Hozier
Le Chartrier Roquefeuil semble avoir été établi vers 1711 par le cabinet d’Hozier pour servir aux preuves de Jacques-Joseph de Roquefeuil lors de son entrée aux pages du Roi.
Ce précieux document a fait l’objet d’un don des aînés de la branche de Roquefeuil-Montpeyroux au fonds d’archives de l’association « Maison de Roquefeuil-Blanquefort ».
L’original peut être consulté par tout membre de l’association sur demande formulée auprès du président-délégué de l’association.
Page 1:
Généalogie de l’illustre Maison de Roquefeuil, ses alliances avec les Roys de France, les ducs de Bourgogne et les princes de la Maison de Bourbon comme aussi avec les Empereurs de Constantinople, les comtes de Toulouse, ceux de Rodez et plusieurs autres. Finalement, son origine du chef paternel des seigneurs d’Anduze, marquis de Gothie et ducs de Septimanie.
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Pour éviter la confusion de cette généalogie, il faut la réduire en trois articles séparés. Le premier sera pour expliquer l’origine de la Maison de Roquefeuil de son chef paternel qui sera celle de la Maison d’Anduze. Le nom de Roquefeuil n’ayant été pris que par Bertrand d’Anduze, époux d’Adélaïs de Roquefeuil, héritière qui l’obligea à prendre son nom et ses armes.
Le second sera pour expliquer ses alliances avec la Maison de France par Isabeau de Roquefeuil mariée avec Hugues III comte de Rodez, comme aussi celle qu’elle a avec les ducs de Bourgogne par Guillemette de Montpellier, épouse de Raymond de Roquefeuil.
La troisième sera la filiation des descendants de Raymond de Roquefeuil IIème du nom de ce qu’on en sait de plus remarquable qui regarde seulement les deux branches dont l’une a fini en Marie Gilberte, héritière de Roquefeuil, mariée en premières noces à Gaspard de Coligny, marquis d’Orne et en seconde noces avec Claude, marquis d’Alègre. De ce premier mariage elle a eu une fille nommée Marie-Isabelle de Coligny, mariée à Noël Eléonor Palatin de Dio, marquis de Montperroux à qui elle a apporté les biens de la Maison de Roquefeuil. La deuxième branche de la Maison qui subsiste encore est établie en Rouergue sous le nom des seigneurs du Bousquet, Padiès, Cocural, Brennac.
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Généalogie
des anciens seigneurs d’Anduze desquels Raymond de Roquefeuil Ier du nom de la seconde race de la Maison de Roquefeuil descend par Bertrand d’Anduze son père et Adalaÿs de Roquefeuil sa mère.
Il est bien prouvé que Raymond de Roquefeuil Ier du nom de la deuxième race de Roquefeuil était fils de Bertrand d’Anduze et d’Adalaÿs de Roquefeuil par le contrat de mariage dudit Raymond de 1169 et par la quittance que ledit Raymond de Roquefeuil époux de Guillemette de Montpellier, fille de Mathilde (ndlr: de Bourgogne )
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duchesse fit au mois d’octobre 1200.
Bertrand d’Anduze était époux d’Adalaÿs de Roquefeuil ainsi qu’il se vérifie par deux actes qui sont dans les archives de la Trésorerie de Montauban des années 1182 et 1184 qui la qualifie veuve en langue vulgaire que fit moulier de Bertrand d’Anduze. Il était frère de Bernard VIII d’Anduze, de Sonne et autres places qui a fait diverses branches.
Bernard d’Anduze, dit Vieil, VIIème du nom, signa en 1125 le traité de paix entre le comte de Toulouse et le comte de Barcelone ainsi qu’il se vérifie à la page 263 dans l’Histoire des comtes de Toulouse de Catel.
En 1129 fut présent au contrat de mariage de Guillaume seigneur de Montpellier avec Sibille. Il était frère de Remond d’Anduze qui du chef d’Armangarde sa femme fut vicomte de Narbonne mort sans enfants.
Bernard, seigneur d’Anduze, Vème du
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nom était frère utérin de Guillaume seigneur de Montpellier fils d’Hermangarde ainsi qu’il se vérifie par le testament de (…??…illisible: NDLR) par lequel il lui fait un don et a ses enfants qui est au feuillet 91 du Ier tome des seigneurs de Montpellier ci-devant cité et au feuillet 243 du registre coté lettre D des archives de l’évêché de Montpellier.
Il était frère de Bertrand d’Anduze ainsi qu’il en a fait foi au feuillet 2eme (…??…illisible: NDLR) cartulaire de Saint Guilhem le Désert.
Raymond seigneur d’Anduze, fils d’Adalaÿs de Mandagot époux d’Ermengarde donna en 1077, conjointement avec Bernard son père, marquis, et Adalaÿs sa mère ce qu’ils avaient dépendant du chateau de Meirueis à l’abbaye de Selan dont l’acte est au feuillet 62. 2ème d’un cartulaire de Saint Guilhem le Désert.
Bernard IVème du nom fils d’Eustorga époux d’Adalaÿs de Mandagot, marquis, chef de la branche d’Anduze dans laquelle le nom de Bernard a été comme héréditaire en mémoire de Bernard, duc de Septimanie et de Bernard, marquis de Gothie, desquels ils sont issus, nom qui fut donné même à la monnaie que les
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seigneurs de cette Maison ont fait battre qu’on appelait « Bernardoise », qui faisaient des statuts et coutumes entre autres pour la ville d’Anduze et pays Anduzien en l’année 1217, que Bernard fit des constitutions pour l’administration de la Justice, rémissions des crimes, successions entre parents, testaments, mariages et que dans les choses où ils n’en auraient pas que ce droit écrit serait observé, ce que les seigneurs ordinaires n’auraient eu garde de faire, et ce que celui-ci n’aurait pas fait s’il n’eut eu ce droit par ses ancêtres qui étaient souverains, scellées de son sceau en plomb représenté à cheval, armé, son casque en tête, tenant une épée nue et haute à la main avec son nom autour dudit sceau, ainsi qu’il en fit en 1216 pour Alès qui sont dans les archives de ladite Ville, dans le livre de ses statuts, et de même à Sommières.
Bernard, fils de Garsinde, seigneur d’Anduze, de Sauve, d’Uzès et de Sommières, époux d’Eustorge, fille de Raymond vicomte de Narbonne.
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et de Ricarde sa femme.
Rendit hommage pour une place appelée Isguarn au vicomté de Narbonne ainsi que Mr. Catalan fait foi aux feuillet 580, liure 14 de ses mémoires de l’Histoire du Languedoc.
Il était frère de Frotaim, évêque de Nîmes en 1010.
De Frodolus, évêque du Puy ainsi que de Mrs de Sainte Marte et Catel dans son livre des évêques du Puy le rapportent de Géraldus, évêque de Nîmes qui succéda à Frotaim son frêre.
D’Almerade et de Remond.
Bernard, marquis d’Anduze IIIème du nom, seigneur de Sauve, d’Uzès et de Sommières, époux de Gersinde, fils de Pons, comte de Toulouse vivait en 980.
En 1024, conjointement avec Gersinde, sa femme, et leurs enfants, évêques susnommés, firent don à l’évêché de Nîmes en 1024 qui est dans un livre intitulé Liber
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honorum capituli.
Il fut aussi marié avec Ermengarde qui devait être sa première femme suivant un acte d’un cartulaire de Saint Guilhem le Désert au feuillet 62.
Il était frère d’Estienne Bermond seigneur de Sommières et de Pierre, seigneur d’Uzès.
Bermond, seigneur d’Anduze, de Sauve, de Sommières et d’Uzès est signé en qualité de témoin dans le cartulaire de l’église de Nîmes intitulé comme est dit ci-dessus de l’année 941.
Il bâtit à Uzès la tour qui y subsiste, appelée « Bermonde ». Celle qui est encore à Sommières qui porte le même nom. De lui sont issues trois branches.
La première est celle des seigneurs d’Anduze et de Sauve par Bernard.
La 2ème, celle d’Uzès par Pierre
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La 3ème, celle des seigneurs de Sommières par Etienne Bermond.
Pierre, seigneur d’Anduze, de Sauve, d’Uzès et de Sommières vivait en 980.
Il en est fait mention dans la donation du château de Saint Martial faite par Bernard, évêque de Nîmes, qui y est dénommé « frater Petri Anduciamancis Domini » du 25 février de l’année VII de Louis Doutremur l’an 943 qui est dans ledit cartulaire « Liber Honorum Capituli ».
Il est fait mention de ce bernard, évêque de Nîmes à la page 980 du livre des mémoires de l’histoire du Languedoc de Catel et dans celle des évêques de France de Sainte Marthe.
Il y a méprise dans la date de la donation en ce que Bernard qui la fit était mort en 956
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Mais il n’a pas été le seul de sa maison évêque de Nîmes car il est remarqué par des mémoires que depuis Bernard qui l’était en 940 jusques en 1112, l’évêché de Nîmes avait toujours été dans la maison d’Anduze.
Bernard IIème du nom, marquis de Gothie, comte d’Autun, naquit à Uzès le 21 avril 841 selon le manuel de Duodena sa mère.
Il est fait grande mention de sa valeur à la page 56 de l’Histoire des comtes de Toulouse de Castel ainsi que dans les annales de Saint Bertin et dans l’Histoire de France d’Aymon et continue tant sur les mouvements qu’il se donna en 878 et 879 pour la vengeance de la mort de son père.
Il eu de si puissants
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ennemis qu’il perdit Autun et tout ce qu’il avait en Bourgogne. Ses descendants ont conservé en Septimanie de ce qu’il y avait avec le droit de souverain dans les places qui leur ont resté, comme il se vérifie par les statuts du pays Anduzien, d’Alès et de Sommières en ce qu’ils y faisaient battre monnaie et, par leurs alliances qui répondent à la grandeur de leur extraction.
Bernard Ier du nom, duc de Septimanie, fils de Saint Guillaume épousa Duodana le 24 juin 823 ainsi qu’il se vérifie par le manuel qu’elle adressa à Guillaume IIème du nom, comte de Toulouse, son fils aîné, intitulé « Liber manuelis Duidena quem ad filium suum transmisse vovilletnum » dont Catel fait foi aux pages 57 et 61 de l’Histoire
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des comtes de Toulouse qui est dans la bibliothèque des religieux de l’ordre de Saint Benoît à l’abbaye de la Grâce près de Carcassonne et dont du Tillet dans son recueil des Roys de France fait aussi foy.
Saint Guillaume, comte de Toulouse, Ier du nom a fondé l’abbaye de Gellone appelée monasterium Gellonense et à présent de son nom Saint Guilhem le désert en mémoire de sa sainteté après des victoires signalées qu’il remporta. Il alla déposer ses armes sur le tombeau de Saint Julien dans l’église de Brioude et s’alla retirer en 806 dans le monastère de Gellone dans dans le diocèse de Lodève où il se fit religieux et y finit saintement ses jours et
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son corps y gît.
L’histoire sommaire de Sausa (?) est rapportée à la page 47 du livre I des comtes de Toulouse de Catel.
La fondation de ladite abbaye est du 19 des calendes (de janvier ?) et de l’année 34 du règne de Charlemagne et la 4ème de son empire dans laquelle il est fait mention de ses parents et, entre autres de Bernard son fils. L’original en parchemin est au monastère de Saint Guilhem le Désert.
Cet acte vérifie l’erreur qui est à la page 10 du 4ème volume de Moreri, imprimé en 1699, en ce qu’il y est dit à l’article de Narbonne (Guaimeri ?) investi par Charlemagne du titre de comte de Narbonne, était père de Guillaume, qui le fut aussi, qui est celui qui a fondé l’abbaye
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de Saint Guilhem le Désert.
Cet acte porte que Théodoric était père de guillaume et qu’Aldane était sa mère.
Et la page 571 du même volume de Moreri confirme après Ezinard la charte de Sainte Marie Dorbieu.
Et l’Histoire des saints de l’ordre de Saint Benoît à l’article de Théodoric que Théodoric, comte d’Autun et duc de Bourgogne était son père et Aldane sa mère.
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Preuve que la seconde race de la Maison de Roquefeuil descend par Mahaut de Bourgogne, mère de Guillemette de Montpellier épouse de Raymond de Roquefeuil Ier du nom, de Robert de France duc de Bourgogne fils puiné de Robert, roi de France qui l’était du roi Hugues Capet
suivant la généalogie rapportée dans l’Histoire de la Maison d’Auvergne de Justel à la page 224.
Dans celle de la Maison de France par Sainte Marthe de la 3ème édition.
Dans celle des deux de Bourgogne de Duchesne.
Dans celle de David Blondel intitulé « Genealogia Franceia », de Moreri.
Par ou se vérifie l’erreur que Marie de Montpellier épouse Pierre roi d’Arago fut fille de la duchesse Mathilde, fille d’Emmanuel empereur de Constantinople suivant ce qui est contenu dans le 4ème livre des mémoires de l’Histoire du Languedoc de Catel ou ou il est dit à la page 663 et 668 que le fils de Guillaume de Montpellier fils de Sibille fur marié avec la duchesse Mathilde, fille de Manuel Empereur de Constatinople car il est certain que cette Mathilde duchesse était fille de Hugues II duc de Bourgogne, de la Maison Royale de France, ainsi qu’il se prouve encore par la quittance que tant Raymond de Roquefeuil que Guillemette de Montpellier son épouse firent à Guillaume seigneur de Montpellier, IVème du nom, fils de Mathilde duchesse au mois d’octobre 1200 au feuillet 81 du registre de l’Hôtel de Ville de Montpellier.
Chapitre IX page 224 de l’Histoire de la Maison d’Auvergne:
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Robert de France, Ier du nom, duc de Bourgogne,
fils de Robert, roy de France. Helix de Semur son épouse.
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Henry de Bourgogne, mort avant son père Robert. Sibille de Bourgogne
fille de Remont comte de Bourgogne et d’Helix de Normandie.
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Eudes Ier Duc de Bourgogne. Mathilde.
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Hugues IIème du nom, duc de Bourgogne. Mathilde de Turenne.
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Mahaut de Bourgogne mariée à Guillaume, seigneur de Montpellier.
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Guillemette de Montpellier mariée à Raymond de Roquefeuil Ier du nom,
fils de Bertrand d’Anduze et d’Adalaÿs de Roquefeuil,
seigneur de la deuxième race de la Maison de Roquefeuil.
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18 mai 2015 à Bonaguil : le pont levis des loges est restauré!
Le château de Bonaguil comptait au temps de Bérenger de Roquefeuil, son constructeur, pas moins de 7 ponts-levis! Deux d’entre eux contrôlaient notamment les accès sur le fossé intérieur nord : le plus important, celui de la cour d’honneur, et un second, piétonnier, celui de la cour des loges. Ce dernier desservait les parties domestiques (« les loges ») et la basse-cour.Au XVIIIème siècle, les Roquefeuil de la branche aînée s’éteignent et la nouvelle propriétaire, Marguerite de Fumel, remplace les ponts-levis pas des ponts-dormants en pierre ou en bois. C’est ainsi que disparait avec les autres, le pont-levis de la cour des loges.Dans les années 60, un tablier en béton armé est réalisé pour assurer la sécurité des visiteurs et des guides. Le Pont dormant au tablier de béton menant à la basse cour de Bonaguil dans son état avant le début de restauration du Pont Levis. C’est en 2013 que le directeur M. Patrick Arassus et l’équipe de conservation du chateau de Bonaguil met au point un projet ambitieux : restituer au château le pont-levis de la cour des loges en étroite collaboration avec les élèves et les enseignants du collège Crochepierre et du lycée professionnel Couffignal de Villeneuve-sur-Lot. Le projet était d’ampleur:
- charpente et menuiserie (env. 23 000€) : création du tablier (partie mobile), de la flèche et de son contrepoids, des ouvrages en fer forgé, traitement du bois, serrurerie (…) puis pose de chaque élément.
- maçonnerie (env. 20 000€) : démolition du tablier actuel en béton armé, adaptation de la maçonnerie dont la dépose et la repose de pierres de taille, rehaussement de mur, complément de dallage …
Pour boucler ce budget d’un coût total d’environ 43 000 € HT, la très dynamique « Association des Amis de Bonaguil» dirigée par son président, M. Gérard Legros a lancé un appel à des mécènes et à la générosité du public.
- Côté mécènes, beaucoup ont répondu présent. Outre la Ville de Fumel, un des mécènes (8000€) fut notamment le Crédit Agricole sur la décision de Mme Christine Campi, présidente du conseil d’administration du Fond d’initiative du Crédit agricole et de M. Patrick Groleau directeur de l’agence Crédit agricole de Fumel.
- Côté public, L’association des Amis de Bonaguil a lancé avec succès, en juin 2014, une collecte de dons sur le site My Major Company (http://v4.mymajorcompany.com/un-pont-levis-pour-bonaguil). Les donateurs, qui ont versé en moyenne 35 €, sont pour la plupart résidents en Aquitaine. Les amis de Bonaguil avaient imaginé, pour l’occasion, un barême amusant et incitatif pour qualifer les contributeurs. En fonction de votre versement vous pouviez être:
- Écuyer de Bonaguil : 10 € donnant droit à des sincères remerciements sur Facebook et sur le site Internet du Château.
- Grand-Écuyer de Bonaguil: 20 € donnant droit à des sincères remerciements sur Facebook et sur le site Internet du château + votre certificat de mécène.
- Chevalier de Bonaguil: 50 € donnant droit à des sincères remerciements sur Facebook et sur le site Internet du château + votre certificat de mécène + 2 entrées au château.
- Baron de Bonaguil: 75 € donnant droit à des sincères remerciements sur Facebook et sur le site Internet du château + votre certificat de mécène + 2 entrées au château pour une visite VIP.
- Comte de Bonaguil: 100 €. Contreparties précédentes + invitation à la cérémonie d’inauguration du pont-levis.
- Marquis de Bonaguil: 200 €. Contreparties précédentes + le blason du château + votre nom cité lors de la cérémonie d’inauguration.
- Duc de Bonaguil: 500 €. Contreparties précédentes + accès au buffet dégustation de la soirée + Pass « ambassadeur de Bonaguil » pour 5 ans.
- Prince de Bonaguil: 1 000 €. Contreparties précédentes + votre nom sur la plaque du pont-levis.
Pour sa part, l’association familiale « Maison de Roquefeuil-Blanquefort » a décidé, lors de sa dernière assemblée générale, de verser pour ce projet aux amis de Bonaguil une aide de 500€. L’association est donc officiellement reconnue « duc de Bonaguil »!
L’association familiale « Maison de Roquefeuil-Blanquefort« , très émue par cette réalisation touchant un haut lieu de son histoire remercie tous les participants et contributeurs pour cette magnifique réussite.
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Décembre 2014: Henri de Saint Bon publie « Le Christianisme oriental dans tous ses états ».
Le Christianisme oriental dans tous ses états par Henri de Saint-Bon (Préface de Monseigneur Philippe Brizard)
« Quoi que l’on dise, l’église est bien née en Orient, sur cette terre entre Égypte et Mésopotamie (…). Notre racine est indiscutablement sémitique. C’est de Jérusalem que, sur l’ordre du Seigneur, cette Église est partie évangéliser toutes les nations. Nous, Occidentaux, nous devons tout à l’Orient. Henri de SAINT-BON nous présente cet Orient (…) pas aussi compliqué qu’on le dit, composé d’Églises aux appellations vénérables. Ces noms évoquent des époques, des cultures, des élans missionnaires impressionnants mais aussi des fractures autant religieuses et dogmatiques que politiques et culturelles » ( extrait tiré de la préface de Mgr Philippe Brizard).
Le monde occidental redécouvre les Églises orientales à l’heure où elles affrontent de graves défis… Leur vitalité est réelle, leurs églises pleines… Aussi, cet ouvrage tombe-t-il à point : partant des conciles œcuméniques des premiers siècles et regroupant en quatre familles les 42 Églises orientales (Europe Orientale, Proche et Moyen-Orient, Corne de l’Afrique, Inde), il décrit pour chacune d’elles son histoire, ses spécificités, ses succès et ses difficultés, ses liturgies et ses rites, ses relations avec le Saint-Siège, … donnant ainsi un état des lieux, très actuel. Nous recommandons chaudement ce livre remarqué par les meilleurs spécialistes du Moyen Orient.
Henri de Saint Bon (fils J. de Saint Bon et de Jacqueline de Roquefeuil)
Henri de SAINT-BON, notre cousin est aujourd’hui un éssayiste réputé.
- Diplômé de l’Ecole Spéciale Militaire de Saint-Cyr et ancien officier supérieur, breveté de l’Enseignement Militaire Supérieur Scientifique et Technique et auditeur au Centre des Hautes Etudes de l’Armement (21e session) (1984-1985), il fut colonel commandant le 7e Régiment de Chasseurs (1986-1988).
- Il est titulaire d’une Maitrise d’Informatique appliquée à la Gestion des Entreprises (MIAGE – Dauphine), 1976.
- Il fut Consultant international chez Hay Management Consultants de 1990 à 1998,
Ouvrages:
- Catholique / musulman : Je te connais, moi non plus avec Saad KHIARI éd. François-Xavier de Guibert (2006), 2e édition en 2008. 1er prix du prix littéraire de la Saint-Cyrienne
- L’islam à la lumière de la foi chrétienne (2012) éd. de L’Œuvre
- Petit Lexique islamo-chrétien (2012) éd. de L’Œuvre
- Le Christianisme oriental dans tous ses états (2014) éd. Le Livre Ouvert
Distinctions:
- Chevalier de la Légion d’Honneur
- Chevalier avec épées de l’Ordre Souverain de Malte
- Chevalier de l’Ordre Equestre du Saint Sépulcre de Jérusalem
Référence du Livre:
- Broché: 240 pages
- Editeur : Livre Ouvert (5 décembre 2014)
- Langue : Français
- ISBN-10: 2915614865
- ISBN-13: 978-2915614862
- Dimensions du produit: 21,6 x 1,3 x 15 cm
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30 novembre 2014: Emilion de Roquefeuil brille au bal des débutantes!
Emilion de Roquefeuil était le cavalier d’une ravissante débutante 2014: Mademoiselle Emilia Lam de Hongkong.
Emilion de Roquefeuil danse également avec Mademoiselle Alexandra Blancard de Léry.
Les cavaliers du bal des débutantes: Emilion de Roquefeuil est au premier rang et le deuxième en partant de la droite.
Les très gracieuses débutantes 2014.
Le carnet officiel du bal des débutantes mentionne le curriculum de la très gracieuse Eleanor Lam Hong Kong (22 ans):
« Eleanor a quitté Hong Kong très jeune pour un pensionnat anglais, et elle étudie actuellement la psychologie à l’université de Pepperdine à Los Angeles. Eleanor est la fille de Peter Lam : un producteur et distributeur de films. Il est Président de « Lai Sun Development Company » et « Lai Fung Holdings ». Sa mére Lynn Hsieh, est taïwanaise. Elle fut comédienne et chanteuse. Eleanor tient de sa mère sa force de travail et sa détermination. Eleanor a travaillé plusieurs années pour le « China Candlelight Educational Fund » qui réunit des fonds pour financer l’éducation dans des régions pauvres de la Chine. En plus de son intérêt pour la mode et la Couture, Eleanor est une photographe passionnée. Eleanor porte une somptueuse robe signée Christian Dior Haute Couture. Son cavalier est le Vicomte Emilion de Roquefeuil ».
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29 janvier 2015: le capitaine de frégate Guillaume de Roquefeuil est décoré du mérite maritime ivoirien.
Le capitaine de frégate Guillaume de Roquefeuil, en uniforme de la marine ivoirienne,
vient de se faire remettre la croix de chevalier de l’ordre du Mérite Maritime Ivoirien.
Le capitaine de frégate Guillaume de Roquefeuil (en tenue de la Marine Ivoirienne) lors de la remise de la médaille de chevalier du mérite maritime ivoirien qui lui a été décerné par Monsieur Paul Koffi Koffi, le ministre de la défense ivoirien le 29 janvier 2015.
Cette magnifique médaille vient compléter sa « panoplie » africaine avec celle d’officier de l’ordre du Mono obtenue naguère pour ses services remarqués au Togo.
Nous lui présentons toutes nos félicitations.